Je suis l’eau…

Insensible, je passe.

Indifférente à vos humeurs et vos tracas, je glisse sur les modifications de mes berges.

Je reprendrai mon cours à la prochaine inondation… ou plus tard, peu m’importe, le temps joue pour moi.

De loin au gré de mes flots, suivant le vent, je vous regarde vous agiter, seuls vos demeures et vos costumes changent, je suis immuable.

Mon territoire et ma temporalité ne sont pas les vôtres, même si je vous reflète de la source à la mer et que vous essayez de m’en dérouter.

Ma vie en mouvement n’est qu’un éternel recommencement.